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Et si un générique était une image absolue, auto-suffisante, contenant en elle-même les prémisses et les tenants du film à venir à l’écran ? C’est ce que nous démontre le dernier épisode de Blow-Up, qui s’attache à décortiquer les génériques programmatiques d’Agnès Varda.
Car sa filmographie pourrait presque faire l’objet d’une nomenclature. Il y a d’abord les génériques ethnologiques, ceux qui font exister les choses avant les êtres: le reflux des vagues dans l’ouverture de Jacquot de Nantes, le cycle des saisons dans Les Cent et Une Nuits. Chez Agnès Varda, l’image à elle seule est une cosmogonie, une ouverture sur le monde qu’il faut attraper au vol. Il y a aussi les génériques presque dactylographiés, qui font s’accorder dans un même geste créateur les mains et les mots: c’est Aragon lui-même qui trace les lignes de son histoire dans Elsa la rose. Enfin et surtout, il y a les ouvertures qui font office de seuils: le seuil d’une porte, c’est chez Varda le seuil d’une vie, le seuil des êtres, la possibilité de franchir le pas de l’apparence pour découvrir des intériorités.
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