{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Barbe grisonnante, voix douce et posée, attitude sereine et lucide, c’est un Lars von Trier calme mais pas moins épuisé qui se confie au micro de son ami l’universitaire Peter Schepelern, comme rarement il l’avait eu l’occasion de le faire auparavant.
Palmé à Cannes en 2000 pour Dancer in the Dark, le cinéaste danois a été ajouté en hors-compétition du cru de cette année pour son nouveau film The House That Jack Built, l’histoire d’un serial killer qui conçoit ses meurtres comme autant d’œuvres d’art. Festival où il avait été considéré comme persona non grata depuis son dérapage à propos d’Hitler à la conférence de presse de Melancholia (2011). Il revient ainsi sur cette controverse regrettant sa provocation et affirmant : « bien sûr que non je ne suis pas nazi« .
S’il évoque ses angoisses, son alcoolisme et sa dépression, Lars von Trier livre également sa vision de l’art et donne son avis sur sa filmographie. Il reste par exemple fier de Dogville qu’il trouve « remarquablement bien écrit » (pour Tarantino, si le film avait été une pièce de théâtre, il aurait gagné le Pulitzer) mais est en revanche moins satisfait de Manderlay qu’il juge « trop poli et ennuyeux« .
Le réalisateur vient de remporter le prestigieux Sonning Prize (le plus important prix culturel danois) récompensant une carrière qui s’étale maintenant sur plus de quarante ans. Bien qu’il confesse avoir été éreinté par son dernier tournage, Lars von Trier n’est pas prêt à décrocher. Il souhaite désormais s’attaquer à la réalisation de plusieurs court-métrages d’une dizaine de minutes en noir et blanc avec des acteurs danois au casting. Des études où il expérimenterait des nouvelles formes dramaturgiques et techniques. Lui qui a toujours lié la vie à la création espère que ce projet, plus modeste et court que le précédent, l’aidera « à se sentir mieux ».
{"type":"Banniere-Basse"}