Remake d’un film allemand de 1933 où, pour pouvoir se faire engager dans un cabaret parisien, une chanteuse se fait passer pour un travesti masculin. Elle suscite alors l’intérêt d’un vieux gangster qui se défend d’être homosexuel. Elégance, virtuosité et faux-semblants se conjuguent dans cette comédie digne de ses illustres modèles (Lubitsch ou Wilder, par […]
Remake d’un film allemand de 1933 où, pour pouvoir se faire engager dans un cabaret parisien, une chanteuse se fait passer pour un travesti masculin.
Elle suscite alors l’intérêt d’un vieux gangster qui se défend d’être homosexuel. Elégance, virtuosité et faux-semblants se conjuguent dans cette comédie digne de ses illustres modèles (Lubitsch ou Wilder, par exemple), qui joue également de façon bluffante avec la notion de spectacle, avec le masque, avec le désir et avec la fragilité des signes extérieurs qui distinguent hommes et femmes. En même temps, c’est un film hollywoodien classique, émaillé de numéros musicaux, et recréant le Paris des années 30 en studio comme on ne le faisait plus guère à l’époque où Edwards l’a tourné (le début des années 80). Un tableau baroque, délicieusement désuet, dans lequel Edwards, toujours très audacieux, et précurseur, sur le plan des mœurs intègre habilement des préoccupations très actuelles (elles l’étaient encore plus à l’époque de la sortie) sur la différence sexuelle, l’androgynie, et l’évolution de cette dichotomie entre les genres, battue en brèche par le mouvement gay. D’une drôlerie inépuisable, Victor Victoria renvoie toutes les « Cages aux folles » au rayon des blagues de fin de banquet. On n’a pas assez de considération pour Edwards, cinéaste souvent génial, qui a la particularité d’être classique et moderne à la fois, trivial et raffiné, lourd et gracieux, burlesque et tragique.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}