Sony tente de concurrencer Marvel sur le cinéma superhéroïque. Un nanar attachant.
C’est doublement l’histoire d’un parasite : d’abord parce que c’est celle d’un alien qui se glisse dans la peau de ses hôtes et les transforme en fous sanguinaires ; ensuite parce que c’est celle d’un studio, Sony, toujours détenteur des droits de personnages Marvel auxquels il tente de consacrer des spin-off dans l’espoir d’arrimer ses wagonnets au TGV Avengers.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Or, Venom est à la traîne : passé ces dix dernières années par bon nombre d’hypothèses de casting et de réalisateurs, le film semble extirpé d’une “ère pré-MCU” (Marvel Cinematic Universe) dont on ne sait jamais s’il lui rend hommage, ou s’il n’est qu’involontairement ringard. Il s’avance comme un condensé du cinéma superhéroïque 2000-2005 : simplicité narrative (héros, méchant, love interest), unité de lieu (une ville), décors de cartoon (labos secrets, etc.) et ambiguïté sexuelle.
Certes, on ne pense pas tant au meilleur de cette époque – les Spider-Man de Raimi, bien que Venom fut un des antagonistes du 3 – et même parfois au pire, genre Catwoman ou Hulk. Mais, malgré son air de nanar, la nostalgie est contagieuse : on le préfère presque aux space operas méta-parodiques à 200 personnages devenus l’ordinaire – on aimerait bien qu’Hollywood, en creusant des projets plus humbles, nous fasse entrevoir le bout du tunnel des univers étendus.
Venom de Ruben Fleischer avec Tom Hardy, Michelle Williams (E.-U., 2018, 1 h 52)
{"type":"Banniere-Basse"}