Longtemps modèle de Nan Goldin, elle passe aujourd’hui derrière l’objectif avec Nana, un beau premier film sylvestre et singulier.
Nouvelle tête, Valérie Massadian l’est assurément dans le trombinoscope du jeune cinéma français, où son beau premier film Nana dépasse justement d’une tête. Cette tête (bien faite) a d’abord longtemps été simplement un visage, certes familier, pour les nombreux amateurs de l’oeuvre de Nan Goldin. Valérie fut de nombreuses années l’un de ses modèles, puis au fil des ans est devenue l’éditrice de ses livres, a participé à la conception de ses expositions.
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Avant Nana, il y avait donc Nan. Et avant Nan, il s’était déjà passé beaucoup de choses dans la vie très romanesque de Valérie M. Fille de Jacques Massadian, un des piliers d’Actuel, elle grandit sur les genoux de Jean-François Bizot et sa bande et devient standardiste du journal à 16 ans (interrompant prématurément ses études). Très vite, elle devient mannequin, travaille à Tokyo, avant de s’installer à New York et d’intégrer la bande à Goldin.
Elle enchaîne ensuite les métiers les plus divers, dans la mode (auprès de Jean Colonna), la radio ou le cinéma. C’est en supervisant la direction artistique des films de François Rotger (The Passenger, 2005) qu’elle entrevoit la nécessité, après avoir été si longtemps muse, égérie, compagnonne de route, de prendre la parole pour elle-même. “Arrivée à un moment, je me suis dit : c’est mon tour. J’ai surmonté mon manque d’assurance.” Lorsqu’on lui demande d’où vient Nana, petite fille élevée en forêt par une mère célibataire, elle répond : “Elle vient de l’animal que j’ai été, que je suis encore et que je crois que je ne lâcherai jamais.”
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