Ce film d’horreur numérique noie son habileté sous une cruauté gratuite.
Associé à l’origine aux tutoriels vidéo, le “desktop movie” a investi d’autres régimes d’image jusqu’à trouver le chemin du long métrage horrifique avec Unfriended. Sous-titrée Dark Web, cette fausse suite n’en garde que le principe formel : donner l’illusion d’un plan-séquence rivé à un écran d’ordinateur.
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Ce soir, l’attention de Matias bondit d’une discussion Facebook avec sa copine à une soirée entre amis via Skype. Il est de bonne humeur parce qu’il a “récupéré” un ordinateur portable oublié dans un cybercafé. Mais d’inquiétants fichiers se nichent dans les entrailles de la machine…
Le film fait preuve d’une certaine habileté à faire vivre la surface
qu’il insère entre le spectateur et le monde, arpentant avec gourmandise le territoire des formes qu’il propose – images de webcam, messages écrits, recherches internet… Il y trouve même matière à quelques variations autour des figures de style canoniques du cinéma d’horreur : le jump scare surgit entre les sautes d’une image buggée et les visions insoutenables se propagent avec viralité.
Le récit s’abîme malheureusement dans une cruauté écœurante envers ses personnages, délaissant les possibilités narratives de l’interface numérique pour une mécanique punitive rouillée. Quand l’écran s’éteint, on ne veut plus vraiment le rallumer.
Unfriended : Dark Web de Stephen Susco (E-U, 2018) en salle le 26 décembre
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