Le nouveau film de Terrence Malick décrit la résistance à bas bruit (c’est le sens du titre) d’un objecteur de conscience autrichien (ayant vraiment existé), qui refusa pendant la Seconde Guerre mondiale de s’engager dans l’armée nazie, et en paya chèrement le prix.
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Une vie cachée fait ainsi l’éloge de cet absolutiste qui, au nom de sa foi chrétienne, renonça à sa femme, à sa fille, à sa ferme et à la beauté du monde sensible, au profit d’un très hypothétique au-delà.
Il y a chez lui quelque chose du missionnaire relou du Silence de Martin Scorsese, mais sans la complexité politique (et le contrechamp japonais) qui en faisait malgré tout, in fine, un personnage captivant.
Ici, au contraire, tout est vaseux, creux, à sens unique, parfaitement soluble dans le discours neuneu-age (prononcer à l’allemande : niou) qui voudrait nous faire croire que ce genre de petite rébellion contre l’ordre mauvais a la moindre importance, le moindre impact. Sauver son âme pour sauver le monde ? Mais bien sûr.
Alors oui, certes, Malick sait toujours filmer des champs, des montagnes, des ruisseaux, des arbres, des fleurs (bel herbier). Mais au fond qu’en montre-t-il, si ce n’est l’écume banalisée et aseptisée par tous les vendeurs de yaourts ?
Il y a huit ans, dans The Tree of Life, cette esthétique de ravi de la crèche pouvait encore faire illusion ; aujourd’hui, elle apparaît tout juste bonne à comparer en magasin la chromie des téléviseurs ultra-HD.
Sélection officielle, en compétition, date de sortie inconnue
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