Une histoire d’amour fantasque dans un Paris de carte postale, déclinaison platement illustrative du roman éponyme de Mathias Malzieu.
Six ans après Jack et la mécanique du cœur, l’adaptation animée de son livre et album écrits conjointement comme les deux faces d’une même pièce, Mathias Malzieu, leader du groupe Dionysos, est de retour derrière la caméra, cette fois-ci en prise de vues réelles. Le procédé reste sensiblement le même, puisqu’Une sirène à Paris est tout à la fois : un scénario, un roman et un ensemble de chansons, composés eux aussi au même moment.
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D’étranges créatures emmêlées dans d’impossibles histoires d’amour
On y suit la rencontre entre un chanteur de jazz à l’âme engourdie par un chagrin encore trop vif (Nicolas Duvauchelle, pas très à l’aise dans son costume trois pièces) et une sirène cantatrice (Marilyn Lima) qui, de sa douce voix, envoûte les hommes et broie leur cœur ensorcelé.
Le film apparaît comme une preuve de plus de la boulimie créatrice de son auteur tant il reconduit les motifs et obsessions qui font le ciment de son univers baroque, cabinet de curiosités fantasque où se croisent d’étranges créatures emmêlées dans d’impossibles histoires d’amour.
Mais passé ce constat, ce conte niché dans un Paris de carte postale peine à être autre chose que le prolongement platement illustratif d’une œuvre musicale pourtant, elle, habitée. En donnant corps et chair aux personnages issus de l’imaginaire fantasque du musicien, Une sirène à Paris dévoile les limites d’une logique de déclinaison dont la matière finit par s’étioler plutôt que de s’enrichir.
Une sirène à Paris de Mathias Malzieu avec Nicolas Duvauchelle, Marilyn Lima, Rossy de Palma (Fr., 2019, 1h40)
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