Chaque été, une comédie fait la honte de son distributeur et la joie de certains (rares) amateurs de comiques qui n’ont pas peur de trop en faire pour trop nous faire rire. Nous avouons donc un gros faible pour cette désopilante Nuit au Roxbury, écrite et interprétée par Will Ferrer et Chris Kattan, un duo […]
Chaque été, une comédie fait la honte de son distributeur et la joie de certains (rares) amateurs de comiques qui n’ont pas peur de trop en faire pour trop nous faire rire. Nous avouons donc un gros faible pour cette désopilante Nuit au Roxbury, écrite et interprétée par Will Ferrer et Chris Kattan, un duo de comiques et d’imitateurs probablement destiné à rester inconnu en France et qui appartient à la nouvelle génération du célèbre Saturday Night Live. Mais venons-en aux faits : ils sont accablants. Steve et Doug Butabi sont deux frères idiots, l’un lymphatique et l’autre surexcité, qui ne pensent qu’à draguer des nanas et à passer leurs nuits dans des boîtes, où ils ne peuvent jamais entrer ou dont ils se font immédiatement expulser. Puceaux à l’âge de 30 ans, ils vivent encore chez leurs parents, et leurs approches maladroites (« Ça boume ? ») du sexe féminin se soldent par de cuisants échecs répétitifs qui ne les émeuvent guère. Jusqu’au jour où, au hasard d’un accrochage en voiture avec le comédien Richard Grieco (!), ils parviennent enfin à pénétrer au Roxbury et rencontrent son directeur, un excentrique affligé d’obsessions étranges (il demande sans cesse à ses interlocuteurs « Est-ce que tu m’as mis la main au cul ? »). Une nuit au Roxbury est une sorte de Dumb et Dumber sont les rois du clubbing. Vous voilà prévenus. Le film est vraiment drôle lorsqu‘il se contente d’enregistrer les tics et les conversations absurdes des frères Butabi en voiture (Doug casse le pare-brise latéral avec sa tête en battant trop fort la cadence), dans la rue (Steve reçoit un coup de pied dans les parties d’une créature trop directement abordée) ou sur la plage (ils portent de minuscules slips brésiliens). Débile ? Cette disco-comédie n’a en effet aucune chance de tempérer le débat entre les partisans du rire intelligent et ceux du rire tout court, car elle appartient à ce courant de l’humour régressif, mais libérateur et sans complexe, qui use et abuse du corps et de l’infantilisme de ses héros pour faire rire et nous venge du terrible « comique de situation » qui sévit aujourd’hui. Une Nuit au Roxbury est hilarant la première demi-heure, s’enlise ensuite dans un scénario archi-convenu avant de nous lâcher, soûlés, les maxillaires en compote, les zygomatiques détruits. P. S. : comme vous pouvez vous en douter, la BO est terrible.
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