C’est une première à Hollywood : l’importance croissante des NFT dans le secteur cinématographique a donné l’idée à Niels Juul de financer son prochain long-métrage uniquement avec les recettes réalisées par les ventes de NFT.
Les NFT conquièrent Hollywood, à moins que ce ne soit l’inverse : après la tentative de vente de produits dérivés de Pulp Fiction sous forme de NFT par Quentin Tarantino lui-même, déclenchant une plainte judiciaire de la société Miramax, c’est au tour de producteurs indépendants de saisir l’opportunité financière que représente le marché grandissant des jetons non-fongibles.
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L’intéressé s’appelle Niels Juul, producteur de The Irishman de Martin Scorsese, et compte produire son prochain long-métrage, A Wing and A Prayer : le problème, c’est qu’à Hollywood, le financement de films indépendants n’intéresse pas les investisseurs, et un film peut mettre plusieurs années à se monter, s’il a la chance de voir le jour. Comme il l’a confié au Guardian, “les studios font principalement des films de franchise, et un film indépendant peut prendre des années. Trouver des financeurs est difficile, surtout au stage de développement, dans le système hollywoodien.”
Démocratiser la production
La solution qu’il a trouvée est donc d’ouvrir la notion de financement à tous, via l’achat de NFT : “Nous voulons démocratiser la production”, souligne-t-il. L’idée est donc de vendre des certificats pour des objets artistiques non matériels et non duplicables, sous la forme de jetons non fongibles. Les recettes engendrées par les ventes permettront de financer le projet de Niels Juul. Cette campagne de financement s’accompagne évidemment d’une grande campagne médiatique, Juul devenant le premier producteur à financer en totalité un tel projet d’une telle manière.
Les NFT bousculent le monde de l’art, et la façon de produire des œuvres, notamment celles que les circuits mainstream refusent de financer car trop risquées. Pour l’occasion, Juul a donc fondé une société, NFT Studios, qui mettra en place la vente : ce système n’est finalement pas si éloigné du financement participatif, mis en place dans des économies très réduites notamment, dans le court-métrage.
Comme retour sur investissement, les acheteurs de ces NFT bénéficieront d’une part des recettes du film, et pourront même assister au tournage et à la première du film, prévue pour septembre 2022. Si A Wing and A Prayer demeure encore un projet, Juul a insisté sur le fait que le fait que la distribution comporterait “un grand nom” et que la réalisation serait confiée à un·e “grand·e cinéaste”. Le tournage est quant à lui prévu pour avril 2022 ; il reste donc six mois au producteur pour amasser les 10 millions de dollars qu’il espère rassembler pour produire son film.
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