Le Brésilien Gustavo Beck, un producteur et programmateur de festivals, est accusé par 18 femmes de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles, de viols et de tentatives de viol dans un article publié par The Intercept le 28 août. Celui-ci a “inconditionnellement” nié ces accusations.
Le grand magazine en ligne brésilien The Intercept – cofondé par le journaliste américain Glenn Greenwald, exilé au Brésil depuis ses révélations sur l’affaire Snowden en 2013 – a publié le 28 août une enquête d’envergure, décrivant avec force détails et précisions divers témoignages accablant le producteur brésilien et programmateur de festivals Gustavo Beck, accusé de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et de viol et de tentative de viol par 18 femmes, ce qu’il nie. Vous pouvez d’ores et déjà découvrir une traduction de l’enquête en anglais sur le site Medium.
Tout est parti d’un premier post Facebook, écrit par l’Américaine Cat de Almeida, suggérant que Beck l’aurait agressée sexuellement. Cette accusation publique était à ses yeux une façon d’évoquer de manière plus générale son expérience des “agressions sexuelles, du machisme et de l’oppression” au sein de l’industrie du cinéma, en précisant que “le viol est un crime violent où le sexe sert d’arme”. Après cela, des femmes se reconnaissant dans son témoignage se sont rapprochées d’elle ou de la réalisatrice Deborah Viegas, ex-compagne de Gustavo Beck. Celle-ci a d’ailleurs corroboré ces témoignages.
Des témoignages glaçants
Cat de Almeida a rencontré le producteur lors du festival Bafici de Buenos Aires, en 2016. Selon elle, ce dernier aurait inventé un prétexte pour la voir en privé : “Du moment où nous sommes entrés en contact, il a commencé à se montrer insistant physiquement. Je lui ai tout de suite dit ‘ça ne va pas arriver’[…] Jusqu’à ce qu’il m’attrape par les cheveux et me morde à l’arrière du crâne. Je me suis dirigée vers la porte, il a bloqué le passage et m’a poussée. Ensuite il a ôté son pantalon et le mien.” Elle aurait réussi à s’échapper à ce moment-là. D’autres témoignages consistent en des accusations de violences psychologiques, de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et de viol et de tentative de viol – des faits présumés qui se seraient déroulés dans le cadre de rencontres professionnelles lors de festivals.
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Conflit d’intérêts
En outre, Gustavo Beck est accusé de conflit d’intérêts dans le cadre de ses fonctions. Selon The Intercept, au moins sept films pour lesquels il était producteur ont été sélectionnés dans des festivals… ou il était programmateur ou conseiller. Le principal intéressé a nié “inconditionnellement” les accusations à son encontre, déclarant ceci : “Cela m’effraie et m’attriste de voir comment les gens peuvent librement réévaluer leur subjectivité en imposant après des années ces accusations criminelles.”
Dans la foulée de la publication de cet article, plusieurs institutions ont annoncé ne plus travailler avec Gustavo Beck comme le révèle IndieWire : les festivals de Rotterdam et IndieLisboa ou encore la plateforme MUBI, qui publiait ses articles. Son collaborateur André Mielnik s’est quant à lui immédiatement désolidarisé de lui sur Facebook, annonçant la fin de leur société de production de films d’auteur.
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