Intimiste mais sans jugement aucun sur ses personnages, le dernier film du réalisateur québécois Denis Côté sort en salles demain.
Loin de la frénésie et les tentations de la ville, Léonie (Larissa Corriveau), Eugénie (Laure Giappiconi) et Geisha (Aude Mathieu) sont reçus dans un centre pour soigner leur hypersexualité. Encadré par un travailleur social doux mais ferme (Samir Guesmi) et une thérapeute allemande nommée Octavia (Anne Ratte-Polle), le programme de rééducation n’est ni sévèrement restrictif ni totalement dénuée de contrainte. Plus ou moins coopératives, les patients ont, pour autant, toutes prises consciences que leur désirs sont autodestructeurs.
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Une frontière floue entre réalité et imaginaire
Dans la lignée de son travail documentaire, la caméra de Côté compose ses scènes entre l’immersion des désirs et l’observation de ses personnages. Patient et particulièrement dépouillé, le film consacre de longue scène de conversation qui privilégie l’introspection tout en révélant par intermittence quelques visions cauchemardesque mettant en images les différents traumas intérieurs des personnages (Léonie découvrant son père sortant d’une baignoire dans un entrepôt abandonné, ou Octavia imaginant une gigantesque araignée)
Totalement exempt de jugement envers ses personnages, Un été comme ça explore un monde de plaisir et de fantasmes où frontière entre la réalité et l’imagination s’estompe et élimine avec beaucoup de délicatesse toute trace d’érotisme des pratiques sexuelles représentées ou décrites à l’écran. Le film part de l’intime pour tisser un regard tendre sur le collectif et la vie en groupe. Comme une lointaine évocation de nos vie confinées d’hier, le film décrit avec justesse ce qu’est la cohabitation d’un groupe privé de ses habitudes et comment par la force des échanges il parvient à se surpasser.
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