Un psy new-yorkais et une danseuse parisienne échangent leurs appartements. Akerman en profite astucieusement pour croiser le cinéma européen et la comédie américaine.Lassé des névroses de ses riches patients, un psy new-yorkais (William Hurt) échange son cadre de vie contre celui d’une petite danseuse parisienne. Elle aussi en a marre. Marre de ses amants plus […]
Un psy new-yorkais et une danseuse parisienne échangent leurs appartements. Akerman en profite astucieusement pour croiser le cinéma
européen et la comédie américaine.
Lassé des névroses de ses riches patients, un psy new-yorkais (William Hurt) échange son cadre de vie contre celui d’une petite danseuse parisienne. Elle aussi en a marre. Marre de ses amants plus ou moins collants, de leurs boniments. Elle rêve de taxis jaunes, lui de bohême. Ces deux-là sont donc faits pour s’entendre, dans tous les sens du terme. L’un est en provenance directe d’un film de McCarey, La Cava ou Woody Allen. L’autre pourrait venir de chez Carax, Binoche oblige, si Carax était plus drôle. Sur cette trame classique de comédie, qui consiste à lâcher un argument différent du sien, Akerman va construire une double projection. Etiquetée « auteur européen », elle se sert de son héroïne pour se projeter dans le monde, nouveau pour elle, de la comédie sophistiquée. Son héroine abandonne son univers : un appartement et toutes les histoires qu’il contient. Des histoires d’amour, belles et tristes, dont elle ne veut plus, laissant au psy le soin de s’en emparer. Pendant ce temps, comme un poisson dans l’eau, elle se sera vite acclimatée et sera passée de la fascination première à la critique acide. Sous le charme de son bon sens, les analysés ne peuvent plus se passer d’elle.
Toute la beauté du film tient dans le pari risqué de ne rien se refuser, même et surtout les procédés. Quitte à avoir traversé l’Atlantique pour se colleter avec la comédie, Akerman tient à se faire plaisir.
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