Un psy new-yorkais et une danseuse parisienne échangent leurs appartements. Akerman en profite pour croiser le cinéma européen et la comédie américaine.Lassé des névroses de ses riches patients, de son superbe appartement de la Cinquième Avenue et même de son adorable gros chien, un psy échange son cadre de vie contre celui d’une petite danseuse […]
Un psy new-yorkais et une danseuse parisienne échangent leurs appartements. Akerman en profite pour croiser le cinéma européen et la comédie américaine.
Lassé des névroses de ses riches patients, de son superbe appartement de la Cinquième Avenue et même de son adorable gros chien, un psy échange son cadre de vie contre celui d’une petite danseuse parisienne. Elle aussi en a marre. Marre de ses amants, pour le moins collants, et de leur boniment ; marre de Belleville, marre de tout. Elle rêve de taxis jaunes, lui de bohème. Ces deux-là sont donc faits pour s’entendre, à tous les sens du terme. L’un est en provenance directe d’un film de McCarey, La Cava ou Woody Allen ; l’autre pourrait venir de chez Carax, Binoche oblige, si Carax était plus drôle.
Sur ce classique argument de comédie, qui consiste à lâcher un personnage dans un milieu totalement différent du sien, Akerman va construire une double projection, un rêve de cinéma, un cinéma de rêve. Etiquetée « auteur européen », elle se sert de son héroïne pour se projeter dans le monde, nouveau pour elle, de la comédie sophistiquée. Son héroïne s’acclimate vite à New York, passe de la fascination première à la critique acide. Sous le charme de son bon sens, les analysés ne peuvent plus se passer d’elle. Chantal Akerman lance ici un pont entre deux mondes, entre deux cinémas qui s’ignoraient. Le genre en sort revivifié, le regard d’Akerman profondément renouvelé et le spectateur hilare.
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