Duo d’actrices mal ajusté dans une adaptation mollassonne de la célèbre nouvelle de Flaubert.
En portant Madame Bovary à l’écran, Chabrol ne s’y trompait pas : le cinéaste partage avec le romancier une fascination intrusive pour la petite-bourgeoisie de province, un même regard à froid. En gros, tout ce qui fait défaut à cette “libre” adaptation de la nouvelle de Flaubert – vie et mort d’une pauvre servante au grand cœur –, qui plonge la tête la première dans les récifs aléatoires et plombants de la (sur)interprétation. Ou comment ce “cœur simple” (Bonnaire) devient un personnage fourre-tout, bouffi d’affects et de névroses en tout genre, un cas pathologique pas très fréquentable sur lequel plane, deux mois après la sortie du film de l’actrice sur sa sœur autiste, le spectre de Bonnaire sister. En face, comme dans une mauvaise répartition des énergies, le jeu atone de Marina Foïs en bourgeoise empaillée (maudits rôles à contre-emploi) renforce l’ampleur léthargique d’une mise en scène qui confond concision distanciée et austérité molle.
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