Un film tout en douceur sur le deuil et l’amour, un drame de notre temps par les frères Dardenne, et un polar de bureau : découvrez sans attendre les films de la semaine.
Un beau matin de Mia Hansen-Løve
S’il n’est pas distinctement scindé en deux régimes de représentation comme l’était Bergman Island, ce nouveau film est également organisé en deux pôles. Au bouleversement amoureux s’oppose le deuil d’un père. Un homme arrive et l’autre s’en va. Une chose se meurt alors qu’une autre (re)naît. Si le père perd la tête à cause de la maladie de l’âge, sa fille la perd à cause de celle de l’amour.
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Lire la critique de Bruno Deruisseau
Tori et Lokita des frères Dardenne
Dans Tori et Lokita, pourtant, il n’y a pas de salut. C’est sans doute la grande nouveauté de ce film qui voit les frères Dardenne lâcher le didactisme et la structuration morale très soulignée de leurs derniers films pour un récit beaucoup moins téléologique, beaucoup moins signifiant, très factuel : un sourd et déchirant témoignage de souffrance et d’injustice, un drame sur lequel il n’y a quelque part rien à penser, rien à déduire, à part la conscience qu’il a lieu et qu’il serait indécent de ne pas le regarder.
Lire la critique de Théo Ribeton
Novembre de Cédric Jimenez
Novembre est sans grand défaut mais assez absent à lui-même, presque sans substance, volatil : un art du polar de bureau et de téléphone fixe, une enfilade de baies vitrées, de paperasse et d’écrans, d’où émerge un climat, un arrière-fond, mais très peu de récit et presque aucun personnage.
Lire la critique de Théo Ribeton
Une femme de notre temps de Jean Paul Civeyrac
Malgré tout, nous sommes bien en présence d’un film de Jean Paul Civeyrac. L’ombre d’une morte, l’atmosphère fantomatique, le deuil impossible, la logique d’un récit en forme de cauchemar sont autant de motifs qui relient Une femme de notre temps à l’œuvre du cinéaste. Loin de tout réalisme sociologique, Civeyrac semble plutôt tendre vers une forme de fantastique qui prend les apparences d’un faux polar et qui s’ancre d’abord dans le quotidien pour mieux s’en détacher.
Lire la critique de Thierry Jousse
L’Origine du mal Sébastien Marnier
En singeant, volontairement ou non, cet écueil trop souvent systématique d’un certain cinéma social à la française qui sacralise la victime pour n’en garder que la face angélique, Marnier a retenu la leçon d’un autre grand maître moraliste : Fritz Lang, chez qui toute victime devient simultanément le bourreau d’un autre. Cet aphorisme offre à Laure Calamy, passionnante d’opacité, une vertigineuse démonstration sur la plasticité du moi.
Lire la critique de Ludovic Béot
Anima bella de Dario Albertini
C’est précisément lorsque la jeune femme se retrouve seule et découvre la vie nocturne de la ville que le film parvient à décocher ses plus précieuses flèches. Anima Bella s’évade du récit sur l’addiction et son écriture quelque peu programmatique pour épouser un tableau plus impressionniste, à mi-chemin entre le récit initiatique et la chronique néoréalisme (ces très belles scènes d’errance à vélo baignées sous les lumières de la ville).
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