Le cinéaste raconte l’histoire d’amour de ses parents. Un essai-docu-fiction étonnant et émouvant.
Producteur de son état, Richard Copans signe là son deuxième long. Dans Racines (2003), il partait à la recherche de la généalogie judéo-lituanienne de sa branche paternelle. Ici, il raconte la grande et longue histoire d’amour de ses parents. Lucienne était une provinciale, catholique, en rupture avec les conservatismes familiaux. Simon (“Sim”) était américain, juif, fou de jazz, sympathisant gauchiste. Ils se sont rencontrés en 1939 lors d’une visite de la cathédrale de Chartres.
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Chose extraordinaire, Richard a retrouvé plusieurs photos de cette journée où ses parents se sont côtoyés sans se connaître encore. C’est là l’une des nombreuses merveilles de cet essai-docu-fiction intime et singulier, construit à partir de photos mais aussi de témoignages, de voyages, de rencontres (comme cette étonnante femme rabbin venue au rabbinat via le féminisme), de traces sonores, épistolaires et littéraires. En effet, Sim Copans a longtemps animé une émission de jazz sur les ondes françaises : on y entend le vagissement de Richard Copans bébé et Georges Perec lui a consacré un de ses “je me souviens”.
Un amour raconte un couple dont la puissance du lien est attestée par les lettres splendides de Sim. Au-delà de cet amour revit toute une époque (la guerre, l’après-guerre, les luttes d’émancipation…) et ses multiples questionnements qui rayonnent jusqu’aujourd’hui. Epaulé par l’écrivaine Marie Nimier et la comédienne Dominique Blanc en voix off, Richard Copans signe un film fécond, entre intime et grande histoire, qui dit aussi une chose essentielle en nos temps de crispations : l’identité d’un être est plurielle, ouverte, constituée autant avec ses origines que contre ou à côté d’elles.
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