Documentaire lo-fi sur un ermite écossais.
Au fin fond de l’Ecosse, un ermite moderne nommé Jake, ancien marin (d’où le titre), a largué les amarres sociales pour vivre dans une sorte de ferme encombrée de bric-à-brac au confort vintage.
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L’artiste contemporain Ben Rivers l’a filmé dans ce séduisant documentaire en 16 mm noir et blanc dont la facture fruste et granuleuse est au diapason de son sujet. Filmer un vieux hippie barbu avec une technique presque aussi primitive que son mode de vie n’est pas dépourvu de logique.
Le continuum contemplatif de ce film absolument dénué de paroles, ponctué de quelques musiques diégétiques, se prête aisément au glissement fictionnel. La séquence onirique où l’on retrouve soudain, perchée sur un arbre, la caravane de Jake qui était plantée dans le jardin, coule de source. Idem pour la belle séquence abrupte où Jake, accrochant des bidons à un matelas pneumatique (en guise de barque), part pêcher (semble-t-il) dans un lac. Il ne se passe pas grand-chose et on ne saisit pas tout.
Mais là réside précisément la beauté de ce film doux et froid, qui brille par son absence de rationalisation. Seules quelques photos entraperçues ancrent ce héros absent au monde dans un passé de marginal seventies.
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