Plutôt que d’accepter de retirer de son scénario un personnage homosexuel, Netflix a décidé d’annuler totalement la production de la série If Only, en Turquie.
Netflix a décidé d’annuler la production de sa série If Only, qui devait être filmée en Turquie. La cause ? Le refus de la plateforme d’accéder à la demande du Haut-conseil audiovisuel turc (RTÜK), qui conditionnait le fait de donner une autorisation de tournage au fait de supprimer un personnage gay du scénario.
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Ece Yorenc, l’une des scénaristes de If Only, a déclaré au site d’information cinématographique turc Altyazi Fasikul : “En raison d’un personnage gay, l’autorisation de filmer la série n’a pas été accordée et c’est très effrayant pour le futur.” Pour rappel, en Turquie, les personnes LGBTQ+ sont largement vicitimes de discrimination.
Comptant 1,5 million d’abonnés en Turquie, on ne sait comment Netflix réagirait si le gouvernement décidait la suppression de tout contenu LGBTQ+. Ceci étant, dans un communiqué, la plateforme a déclaré qu’elle “restait totalement engagée aux côtés des abonnés turcs et de la communauté créative dans le pays. Nous sommes incroyablement fiers des talents avec lesquels nous travaillons. Nous avons actuellement plusieurs productions originales turques en production – et d’autres sont à venir”.
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Un épisode de censure qui s’ajoute à une liste longue
Ce n’est pas la première fois que Netflix est confronté à ce genre de pression. La plus notable s’est produite l’année dernière lorsque l’Arabie saoudite a demandé la suppression d’un épisode de Patriot Act With Hasan Minhaj de la plateforme, car il comprenait un segment qui critiquait le régime. Peu de temps après, Netflix avait publié un rapport révélant que la demande saoudienne était la neuvième de ce type, tous pays confondus, depuis le lancement de la plateforme, en 2007. Pour exemple, d’autres demandes de censure ont été faites également à Singapour (La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese y est banni), au Vietnam (Full Metal Jacket l’est également) ou encore en Allemagne (La Nuit des morts-vivants).
Le co-PDG de Netflix, Reed Hastings, avait d’ailleurs prévenu l’année dernière, évoquant le cas de l’Arabie Saoudite : “Si le gouvernement saoudien nous disait : ‘Vous ne pouvez pas faire de contenu gay’, nous ne ferions pas cela [accepter la censure], nous ne nous conformerions pas à cela”, remarquant au passage que le régime saoudien accepte de diffuser la très progressiste série Sex Education.
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