La réalisateur phare de la Nouvelle Vague taïwanaise sera mis à l’honneur lors du prochain Festival de Locarno, qui se déroulera du 2 au 12 août 2023.
Après Edward Yang et Hou Hsiao-hsien qui ont débuté leur carrière dans les années 1980, Tsai Ming-liang est l’une des figures emblématiques du renouveau du cinéma taïwanais dans les années 1990. En 1992, son œuvre s’ouvre avec Les Rebelles du dieu néon, qui sera rapidement suivi d’une série de films récompensés dans les festivals les plus prestigieux du monde entier.
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En 1994, Vive l’amour remporte le Lion d’or à Venise, en 1997, La Rivière est récompensé par l’Ours d’argent à Berlin et en 1998, The Hole est présenté à Cannes. En l’espace d’une décennie, Tsai Ming-liang est devenu une figure incontournable du cinéma d’auteur international.
La consécration d’“une filmographie saisissante, d’une beauté éblouissante”
Héritier du cinéma d’Antonioni, Tsai Ming-liang sonde l’incommunicabilité des êtres dans les sociétés modernes et figure la solitude déchirante des habitant·es des grandes métropoles. En étirant de manière démesurée la durée de ses plans pour proposer des expériences sensorielles et hypnotisantes (à l’image de son dernier très beau film Days), Tsai Ming-liang est devenu une figure de proue du “slow cinema” aux côtés de Béla Tarr ou Apichatpong Weerasethakul. En filmant inlassablement le corps et le visage de son acteur fétiche Lee Kang-sheng, le cinéaste crée un rythme langoureux qui confère à ses images une puissance érotique qui infuse toute sa filmographie.
En plus de la réception de son prix honorifique, Tsai Ming-liang participera à une table ronde dédiée à l’avenir du cinéma le 3 août lors du festival suisse. Dans des propos rapportés par Deadline, Giona A. Nazzaro, directeur artistique du festival, est revenu sur l’importance de son œuvre cinématographique.
“Le cinéma de Tsai Ming-liang est un passionnant enchevêtrement d’histoires et de langages. Depuis ses débuts, il a su mettre en scène les multiples facettes d’un parcours créatif qui s’incarne dans les soubresauts de l’histoire taïwanaise et de son expérience personnelle d’homme chinois ayant grandi entre la Malaisie et Taipei. Dans son œuvre, l’érotisme et l’observation, la recherche formelle et la narration ont donné corps à une filmographie saisissante, d’une beauté éblouissante, dans laquelle le spleen urbain de la métropole postmoderne a trouvé de nouvelles nuances. Tsai Ming-liang a créé une œuvre qui interroge le cinéma et le monde avec clairvoyance et émotion.”
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