Une thriller psychologique à tiroirs sans grand relief malgré une Sandrine Bonnaire remarquable.
Après le succès d’Au revoir là-haut, et sa razzia aux César 2018, c’est un autre roman de Pierre Lemaitre qui fait l’objet d’une adaptation. Coscénarisé par le romancier lui-même et réalisé par Nicolas Boukhrief, Trois Jours et une vie suit la trajectoire tumultueuse d’Antoine, un gamin de 12 ans vivant dans un petit bled des Ardennes belges, qui tue accidentellement Rémy, son jeune voisin, lors d’une escapade en forêt.
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La disparition de l’enfant, dont Antoine tait les circonstances, met le village en ébullition. Une battue est organisée, mais la tempête de 1999 vient tout balayer sur son passage. Tout balayer ? Non, les vieux démons s’enracinent et lorsque Antoine, devenu un jeune médecin (du type gendre idéal un peu chiant), revient quinze ans plus tard dans son village natal, le passé ressurgit et, avec lui, un sentiment de culpabilité abrasif.
Malgré une mise en scène soignée – où l’on identifie le tropisme de Boukhrief pour le cinéma hollywoodien, notamment dans la scène de la tempête, filmée à la manière d’un film catastrophe – et quelques partitions remarquables (Sandrine Bonnaire dans le rôle de la mère d’Antoine), Trois Jours et une vie manque cruellement de vertige et ne dépasse jamais sa condition de polar filmé. La faute à un personnage principal insipide (Pablo Pauly, unidimensionnel) et une volonté de psychologiser le récit trop lourdement appuyée
“Trois Jours et une vie” de Nicolas Boukhrief avec Sandrine Bonnaire, Pablo Pauly, Charles Berling (Fr., 2019, 2 h)
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