Le calvaire enduré par un homosexuel soumis à une thérapie de réorientation sexuelle. Un film doloriste exempt d’acuité sentimentale.
Pablo, un père de famille sans histoire, voit sa vie bouleversée le jour où il assume son homosexualité et tombe amoureux de Francisco.
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A l’instar des récents Boy Erased (2019) et Come as You Are (2018), Tremblements – second long métrage de Jayro Bustamante après Ixcanul (2015) – met en scène un personnage homosexuel qui passe par la moulinette d’une thérapie de conversion religieuse visant à le “délivrer” de son attirance.
S’il existe, fort heureusement, des films, et des pays, où l’homosexualité se vit comme une jouissance plus qu’un fardeau, ce n’est le cas ni de Tremblements ni du Guatemala où il se déroule. Soit.
Une complaisante dénonciation
Le souci de ce film réside dans le traitement de son sujet, avec une mise en scène glaciale et étouffante, qui semble plus préoccupée à figurer le chapelet de sévices auxquels son personnage accepte de se soumettre par amour pour sa famille (endoctrinement religieux, castration chimique, humiliations diverses, exorcisme, régime spécial et coaching en virilité) qu’à saisir son cheminement intime pétri de contradictions.
A la limite de la fascination pour ces pratiques homophobes, ce film-sujet est une complaisante dénonciation. Elle se dénoue sans équivoque dans une scène où Pablo piège Francisco et l’humilie à son tour devant toute sa famille. La honte a gagné. Film rance.
Tremblements de Jayro Bustamante avec Juan Pablo Olyslager, Diane Bathen et Mauricio Armas (Gua., Fra., Lux., 2018, 1h47)
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