Les attentats du marathon de Boston 2013 reconstitués dans un thriller tendu.
Auteur phare de la série culte Friday Night Lights tirée de son long métrage du même titre, et de quelques films de genre remarqués comme Battleship, Peter Berg poursuit sur sa lancée réaliste dans le dernier volet de sa trilogie avec Mark Wahlberg, où il illustre des faits divers récents : le crapahutage style guérilla dans Du sang et des larmes (en Afghanistan), où chaque balle reçue par un soldat US affecte le spectateur ; l’incendie en mer dans le dantesque Deepwater ; enfin, ici, l’attentat urbain.
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Dans cette reconstitution aussi minutieuse que dispersée de l’explosion de deux bombes lors du marathon de Boston en avril 2013, Berg colle au style des infos télé en y greffant des épisodes plus ordinaires. Il invente au besoin des personnages, comme le policier ubiquiste Tommy Saunders (Wahlberg), présent à chaque lieu et moment charnière de l’événement.
Berg se réapproprie le schéma des films catastrophe des années 1970
En recréant la traque urbaine des terroristes ayant endeuillé la manifestation sportive, le cinéaste marche un peu sur les brisées de Michael Mann, avec certes moins d’aplomb et de fluidité. Pour ce faire, Berg se réapproprie le schéma des films catastrophe des années 1970. Au lieu de suivre un fil narratif unique, il multiplie les séquences préliminaires avec les futurs protagonistes du récit – flics, victimes, criminels et amis des criminels –, en montrant des tranches de leur vie quotidienne.
Cela suscite chez le spectateur un questionnement constant, donc du suspense, quant au destin de tel ou tel personnage : quel sera son rôle lors de la catastrophe ? En même temps, on reste dans un cadre balisé et patriotique, voire macho.
La coda sentimentalo-triomphaliste justifie presque le terrorisme – grâce à lui, les concitoyens vont former une union sacrée (cf. le slogan créé à l’époque, “Boston strong”). Rien de nouveau sur ce plan-là. Peter Berg est génial pour orchestrer le désordre et l’attente, caméra au poing. Mais quand il s’agit de conclure, il est un peu pataud.
Traque à Boston de Peter Berg (E.-U., 2016, 2 h 09)
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