Le maître des films métaphysiques aussi drôles que malaisants, Charlie Kaufman, est de retour avec une bande-annonce du tonnerre ! Le film Netflix sera mis en ligne le 4 septembre 2020.
Une femme (Jessie Buckley, vue dans la série Chernobyl) part en road-trip sous la neige avec son nouveau copain, Jack (Jesse Plemons, vu dans la série Fargo ou le dernier Scorsese, The Irishman), pour se rendre chez les parents de celui-ci. En voix off, elle ne cesse de se dire qu’elle devrait mettre un terme à cette relation de six semaines : “I’m thinking of ending things.” [“Je veux juste en finir.”] Mais Jack semble capable d’entendre ses pensées, et à partir de là, le réel commence à partir sérieusement en vrille. Les parents de Jack sont bizarres, et même de plus en plus flippants. La mère (Toni Collette), qui semble encore coincée dans son personnage du film d’horreur Hérédité (Ari Aster, 2018), rit beaucoup trop. Le père, David Thewlis (Naked, Harry Potter), vieillit beaucoup trop vite. Et même le chien secoue beaucoup trop son corps…
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Un réalisateur obsédé par les perceptions anormales du réel
En se mettant à réaliser ses propres films depuis 2008, le célèbre scénariste d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind et de Dans la peau de John Malkovich, explore toujours plus profondément ses obsessions. A l’image de ses deux précédentes réalisations, Synecdoche, New York (2008) et le film animé Anomalisa (2015), il est encore question ici de troubles de la perception. Le personnage principal d’Anomalisa était par exemple atteint du syndrome de Fregoli, un trouble psychologique qui fait que la personne qui en souffre suspecte un autre individu de se déguiser en plusieurs personnes différentes. La jeune héroïne d’I’m thinking of ending things traverse également des difficultés à comprendre la réalité, de plus en plus menaçante et malaisante. L’ambiance et le décor de la maison nous rappellent d’ailleurs le chef-d’œuvre paranoïaque des frères Coen, aux papiers peints oppressants, Barton Fink (1991).
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Une tragicomédie existentielle portée par une future grande actrice
Dans une récente interview pour Entertainment Weekly, le réalisateur assurait : “Je ne prévois pas de faire des casse-tête […] Je ne fais pas un film avec l’idée de surpasser en complexité et bizarrerie mes films précédents. Mais il n’y a pas de doute, j’essaye toujours de développer mon travail à partir de ce que j’ai déjà accompli.” Et d’ajouter : “La solitude, le désespoir et le regret – voilà le matériau avec lequel j’ai fabriqué ce film.” Mais rassurons-nous, une certaine passion l’a également motivé dans la réalisation de ce film : “C’était l’un de ces moments où tu découvres quelqu’un qui n’est pas encore connu et tu te dis : ‘Oh mon Dieu, je dois avoir cette personne !’ Elle [Jessie Buckley, son actrice principale] a une présence quoi qu’il arrive. Peu importe ce qu’elle fait, c’est réel. Tout arrive en réaction à ce qu’elle donne.”
Une adaptation mise en image par le chef op’ de Pawlikowski !
Pour une fois, il ne s’agit pas d’un scénario original de Charlie Kaufman, qui a puisé son inspiration dans un roman de Iain Reid. Par ailleurs, le réalisateur a collaboré pour ce film avec le chef opérateur polonais Łukasz Żal, nommé notamment aux Oscars pour Ida et Cold War de Paweł Pawlikowski. I’m thinking of ending things aurait dû naturellement circuler dans les plus grands festivals du monde, mais la pandémie a rendu la chose impossible et c’est pourquoi le film fera sa grande première directement en ligne, sur Netflix, le 4 septembre. Parallèlement, Charlie Kaufman vient de sortir son premier livre Antkind, un roman de 720 pages sur un critique de cinéma… A quand la traduction française s’il vous plaît ?
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