La France FN et celle des quartiers par le réalisateur de Rengaine.
Clin d’œil à l’institution cycliste mythique, le “tour de France” opéré par Rachid Djaïdani prend la roue de la fable (Serge, un vieux beauf raciste, embarque Far’Hook, un jeune rappeur rebeu, pour un tour des ports français sur les traces du peintre Joseph Vernet) et file la métaphore (le tour des questions identitaires de notre pays).
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Conformément aux codes du road et du buddy movie, les opposés Serge et Far’Hook vont nouer une amitié au cours de leur périple. Si le dispositif peut sembler un peu simpliste et angélique, on a aussi envie de croire avec Djaïdani en la réconciliation possible de la France FN et de la France des quartiers. Selon lui, le dépassement des préjugés passe par le dialogue et l’échange culturel : Far’Hook apprend à regarder Vernet alors que Serge tente de rapper la Marseillaise.
Cautériser les plaies
La fracture est également générationnelle et se comble par une dimension filiale, culminant dans une séquence où Depardieu devient bouleversant, évidemment, d’autant plus que Djaïdani a l’élégance de le filmer de dos en cette circonstance. Si Tour de France perd un peu en grâce tchatcheuse et spontanéité guérilla par rapport à Rengaine, on sait gré à Rachid Djaïdani d’essayer de cautériser intelligemment les plaies de notre pays.
Tour de France (Fr., 2016, 1 h 35)
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