Une pitrerie militaire mâtinée de Nouvelle Vague, adaptation par François Truffaut et Claude de Givray d’une pièce de 1904, qui se découvre avec plaisir.
Le sous-genre du vaudeville militaire a beaucoup pâti de la suppression, en 1997, du service militaire par le président Chirac. Tire-au-flanc 62 est l’adaptation, par François Truffaut et son scénariste Claude de Givray, d’une pièce de théâtre des inénarrables André Sylvane et André Mouëzy-Eon (deux spécialistes du comique troupier), déjà adaptée par Jean Renoir en 1928 – ceci expliquant sans doute cela.
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Truffaut a aussi produit le film et y joue le petit rôle d’un taulard – situation qu’il connut dans les années 1950, lorsqu’il fréquenta une prison militaire après avoir déserté (comme Doinel dans Baisers volés).
Distribution hétéroclite
Ces joyeusetés soldatesques, certes un peu datées, sont assez lestes et potaches pour que l’on prenne du plaisir à la vision de Tire-au-flanc 62, qui bénéficie d’un ton très “Nouvelle Vague”, entre Luc Moullet et Godard à ses débuts, et d’une distribution hétéroclite : l’acteur comique Jacques Balutin, le futur présentateur de revue Jean-Marie Rivière, le chanteur Ricet-Barillet, Bernadette Lafont dans son propre rôle ou même Cabu en appelé qui dessine ses camarades de chambrée…
Le plus intéressant, c’est que Truffaut (aussi crédité comme coréalisateur du film) se soit adonné ici au burlesque (qui lui vient sans doute de Jean Vigo, auquel le film adresse des clins d’œil évidents), quand même très rare dans son cinéma, sinon dans Tirez sur le pianiste (la chanson sous-titrée de Bobby Lapointe), Une belle fille comme moi (certes une comédie) ou Domicile conjugal (les fleurs colorées de Doinel).
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Tire-au-flanc 62 de Claude de Givray et François Truffaut, avec Christian de Tillière, Jacques Ballutin, Bernadette Lafont (Fr, 1961, 1h27). Sur MK2 curiosity du 14 au 20 janvier
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