Retrouvez sans plus attendre nos critiques des sorties de la semaine
Cette semaine, pendant que le retour du Dieu du Tonnerre fait pschiiit, Dominik Moll impressionne autant qu’Ali Abbasi déçoit.
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Thor : Love and Thunder de Taïka Waititi
Le film étale péniblement sa love story entre humains, Dieux et haches. Sertie de métaphores filées autour du sentiment des marteaux (impuissance, jalousie, bouderie, réconciliation…), toute la science dramaturgique, qui permet habituellement de ficeler avec rendement un épisode Marvel, se vautre ici dans un format réduit à l’os. Un conte multicolore bien terne qui se méfie bien de déployer autre chose qu’une auto-dérision suffocante. Par Arnaud Hallet
La Nuit du 12 de Dominik Moll
Sans jamais être scolaire ni didactique, Moll scanne la misogynie masculine hétérosexuelle en ne cédant rien à l’arbitraire. La Nuit du 12 est un puissant réquisitoire qui explore finement toutes les facettes de ce mal (aussi bien du côté des flics que des meurtriers), jusqu’à hanter le jeune policier comme l’était l’enquêteur de Zodiac. En lorgnant du côté de Fincher, de Lynch et du genre sériel, il opère ce même discret vertige existentiel, ici mâtiné d’ironie toute chabrolienne, et révèle au passage une ribambelle de merveilleux jeunes acteurs. Par Emily Barnett
Les Nuits de Mashhad de Ali Abbasi
On comprend mal comment le réalisateur, né à Téhéran mais vivant et ayant fait ses classes au Danemark, du poétiquement singulier et très beau Border (primé à Un certain regard en 2018) a pu signer ce thriller aussi obséquieux que laborieux. Programmatique, pour ne pas dire opportuniste, dans sa dénonciation du machisme d’État, Les Nuits de Mashhad met en scène la violence avec une certaine complaisance. Par Bruno Deruisseau
Rifkin’s festival de Woody Allen
Dans ce 50e film, que le cinéaste américain a eu du mal à produire, Allen réalise l’un de ces petits films dont il a parfois le secret et qui n’ont rien de géniaux, mais qui nous font quand même bien rire, parce qu’Allen n’a rien perdu de sa vis comica (“Je préférerais franchement ne mourir de rien. Et cela inclut la maladie, la vieillesse ou l’étouffement par un bagel”, dit à un moment le personnage principal). Par Jean-Baptiste Morain
To Kill the Beast de Agustina San Martín
Dans cet autre premier long métrage, Agustina San Martín égare sa jeune héroïne, Emilia, à la frontière entre l’Argentine et le Brésil, dans une jungle épaisse dans laquelle elle espère retrouver son grand frère disparu. Entre la menace d’une mystérieuse bête qui hante les fourrés et l’éveil à la sexualité, le film se déploie en une suite de visions oniriques. On avance dans To Kill the Beast à tâtons, comme dans un sommeil agité par la fièvre. Ce tropicalisme éthéré rappelle évidemment le cinéma d’Apichatpong Weerasethakul, tandis que le versant plus sensuel du film fait penser à l’érotisme délicat de Naissance des pieuvres de Céline Sciamma. Par Bruno Deruisseau
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