Exploration de l’institution scolaire en Israël et Palestine
“Le peuple juif rejoint la fiction tandis que le peuple palestinien rejoint le documentaire.” On pourrait aisément adapter l’adage godardien à This Is My Land, docu en milieu scolaire qui veut lui aussi faire la part de la fiction et du documentaire – non pas de part et d’autre de la frontière, mais à l’intérieur des têtes des élèves et des enseignants.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Tamara Erde est née à Tel-Aviv et a elle-même connu les biais de l’éducation à l’israélienne : une transmission de l’histoire souvent incomplète et sélective, parfois même galvanisante et propagandiste.
Proche du rituel ou de la liturgie
En visitant les multiples formes de l’institution scolaire en Israël et Palestine, elle questionne l’idée même de l’éducation dans toute son ambiguïté : comment tout en instruisant elle ne peut se départir du prêche ni de l’endoctrinement politique dans telle école talmudique, tel camp de réfugiés, tel établissement multiconfessionnel ; comment elle relève aussi du rituel et presque de la liturgie, comme en attestent ces hommages aux morts où Erde filme avec soin les visages fuyants, les doutes passagers ou au contraire les certitudes qui s’affermissent.
Un travail minutieux, riche, appliqué, qui émiette encore une fois l’idée d’un conflit exclusivement duel.
This Is My Land de Tamara Erde (Fr., Isr., Pal., Pol., 2014, 1 h 34)
{"type":"Banniere-Basse"}