Dans la campagne du Devon, le fils d’une famille apparemment sans histoire découvre que sa soeur entretient une douloureuse liaison incestueuse avec son père, à l’insu de tous. Il va tenter de sauver la jeune fille en se dressant entre elle et leur géniteur, dont la bonhomie dissimule la terrifiante folie. Pour sa première réalisation, […]
Dans la campagne du Devon, le fils d’une famille apparemment sans histoire découvre que sa soeur entretient une douloureuse liaison incestueuse avec son père, à l’insu de tous. Il va tenter de sauver la jeune fille en se dressant entre elle et leur géniteur, dont la bonhomie dissimule la terrifiante folie. Pour sa première réalisation, l’acteur Tim Roth, réputé pour ses rôles tourmentés, violents ou malsains, a pris bien soin de ne pas décevoir ses admirateurs. The War zone est bien l’un des objets les plus glauques qu’on ait pu voir depuis longtemps. Mais alors que Ne pas avaler, le très sombre premier film d’un autre acteur anglais déjanté, Gary Oldman, était inspiré par les souvenirs autobiographies de ce dernier, Roth a dû patiemment attendre le projet le plus scabreux et dérangeant possible pour montrer qu’il n’avait pas peur d’aller trop loin et de filmer l’infilmable. The War zone, avec sa photographie léchée, ses acteurs impeccables, n’est rien d’autre que du vieux théâtre, du psychodrame familial avec des symboles énormes (les viols ont lieu dans un bunker désaffecté sur une falaise) avec suffisamment de provocation, d’images répugnantes et de situations ignobles pour revendiquer une modernité pourtant totalement absente du travail de Tim Roth (ses prétentions picturales en témoignent). En voulant faire une oeuvre forte sur un sujet difficile, Tim Roth a tout simplement réalisé un film dégueulasse et inventé l’académisme trash. Il aurait pu s’abstenir.