Un film-concept qui condense la guerre d’Irak en un face-à-face entre deux soldats.
Quelques jours après la fin officielle de la guerre en Irak, deux militaires américains observent à distance un chantier jonché de cadavres au milieu du désert. Après de longues heures de planque, ils décident d’y mettre les pieds, persuadés que le tueur a décampé. Ils se retrouvent à la merci d’un sniper aussi cruel qu’insaisissable, avec pour seule protection un mur de pierres en ruine.
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D’emblée, on flaire la recette éprouvée et éprouvante du film à pitch de petit malin : scénario tenant dans un mouchoir de poche, dispositif spatio-temporel resserré à l’extrême, montée progressive de la tension ponctuée par des twists incessants.
Un parti pris qui aurait accouché d’un aimable film de genre s’il ne s’était doublé d’une visée allégorique au mieux maladroite, au pire putassière. Car le cinéaste, habile chef d’orchestre de blockbusters d’action aux motifs hypercontemporains (La Mémoire dans la peau, Edge of Tomorrow), s’essaie ici à la fable politique à gros traits.
Une réduction du conflit irakien à l’affrontement entre deux hommes
Profitant d’un calibre de production aux airs de récréation créative (le film est produit par Amazon Studios avec un budget restreint), il tente d’opérer une réduction du conflit irakien à l’affrontement entre deux hommes, tantôt interchangeables, tantôt représentants de deux visions du monde inconciliables. Leurs échanges par radio interposée déploient malheureusement une somme ahurissante de poncifs et d’approximations, que le film solde par un final en forme de pied de nez désastreux.
Reste l’intrigante impression d’assister au déploiement d’une version de poche du cinéma de Liman, inégalé quand il s’agit de scruter le geste et les rituels guerriers, précis dans son approche des combats, et troublant dans son rapport à la brutalité âpre de la guerre et à sa temporalité chaotique.
The Wall de Doug Liman (E.-U., 2017, 1 h 30)
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