Le réalisateur allemand de La Vie des autres s’essaie sans grâce ni inspiration au cinéma hollywoodien.
Comme la plupart des dernières fictions historiques venues d’outre-Rhin, La Vie des autres était un film surestimé dans lequel, malgré l’engouement presque unanime, on arrivait à discerner les défaillances de son réalisateur, Florian Henckel von Donnersmarck.
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A savoir : une maîtrise relative de la mise en scène, un goût pour les personnages simplistes (ce ministre de la Kultur présenté en prédateur sexuel multirécidiviste) et une agaçante tendance à cacher ses maladresses derrière les bons sentiments.
Mais rien ne nous préparait à ce deuxième film en forme d’euro-fantaisie de classe touriste, qui s’apparente à un simple caprice de star hollywoodienne soucieuse de préserver son image de marque.
En l’occurrence, une Angelina Jolie en femme fatale à l’accent british, qui se sort passablement bien de l’exercice grâce à sa plastique privilégiée, ainsi qu’à l’hypnotique contorsion de ses courbes dans une Venise aux reflets mordorés.
Que dire, en revanche, de Johnny Depp, qui ne parvient pas à nous convaincre avec sa composition de Mr. Nobody, aussi terne et éteinte que son personnage. Comme quoi s’enquiller des bières et se goinfrer de pâtes pour prendre du poids ne suffit pas à rendre une prestation crédible.
Le seul intérêt de The Tourist, tiré du film français Anthony Zimmer (les connaisseurs de l’original et de son twist final perdent une raison de plus pour rester dans le train jusqu’au terminus), c’est qu’il nous parle avec une transparence digne de WikiLeaks des contrats qu’Hollywood passe depuis des décennies avec les réalisateurs européens à vocation d’auteur.
Hitchcock arrivait à tourner des divertimenti délicieux comme La Main au collet. Ce n’est pas le cas d’un réalisateur qui, trop occupé à échapper au même destin que son compatriote Roland Emmerich, finit par faire du Polanski de pacotille.
Rien de grave : à la suite du prévisible succès du film, von Donnersmarck pourra tourner un sombre scénario sur le suicide qu’il avait, jusque-là, du mal à faire financer.
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