Un western sanglant et ultra référencé qui tourne à vide, malgré Mads Mikkelsen et Eva Green.
Fin du XIXe siècle, un soldat danois à la retraite, récemment immigré aux Etats-Unis, retrouve femme et enfant à la gare pour les mener jusqu’à son petit coin de paradis : une ferme au beau milieu du Far West où, espère-t-il, il pourra vivre loin de la barbarie du Vieux Continent. Las, à peine montés dans la diligence, les ennuis commencent ; et ils ne cesseront qu’une fois le générique tombé et les dernières gouttes de sang versées – et Dieu sait s’il coulera, par hectolitres.
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Kristian Levring, cinéaste formé sur les bancs crados du Dogma 95 (aux côtés de Lars von Trier ou Thomas Vinterberg), plonge son vengeur taiseux (Mads Mikkelsen, toujours aussi intense, quoique son talent tourne ici à vide) dans un univers cauchemardesque, un Ouest sans foi ni loi livré à la cruauté sans limite de psychopathes soutenus par une justice corrompue.
Hyper référencé (Leone, Peckinpah, Zinnemann, entre mille autres), The Salvation lorgne surtout vers Tarantino, ses dialogues qui claquent, ses coups qui pleuvent et son hémoglobine qui splashe. Or, on le sait depuis longtemps, il n’y a rien de pire que ce cinéma de petit imitateur cynique, ne possédant ni l’humour, ni la maîtrise, ni surtout la morale de leur maître (qui, lui, préférera toujours une franche discussion à une lâche fusillade).
Les quinze premières minutes du film, qui laissaient entrevoir un western sec et tendu, font place à une complaisance de chaque instant. Et malheureusement, ni les rictus de Mikkelsen, ni les blagounettes de Cantona (dans le rôle d’un vilain), ni les œillades d’Eva Green muette et balafrée (et qui n’a pas grand-chose à jouer, la pauvre) ne permettent à The Salvation d’imprimer la moindre image mémorable sur nos rétines martyrisées.
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