Reprise d’un grand succès début eighties. Le biopic imaginaire d’une rock-star inspirée de Janis Joplin, interprétée de façon magistrale par Bette Midler.
Vaguement inspiré de la vie de Janis Joplin, The Rose suit la trajectoire tumultueuse d’une rock-star hissée au rang d’icône dans les Etats-Unis de la fin des sixties. Harassée par une tournée qui n’en finit pas, rongée par l’alcool et accablée par le poids de sa célébrité, Mary Rose Foster (The Rose) projette de prendre une année sabbatique après un ultime concert.
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Bette Midler, elle-même vedette de la scène américaine dans les années 70, lance sa carrière cinématographique et signe une performance totale. Incandescente de bout en bout, l’actrice donne vie aux états d’âme contradictoires qui affligent la chanteuse, le va-et-vient permanent entre joie extatique et désespoir sidéral. Dans des scènes de live endiablées, mises en scène de manière quasi documentaire, elle chante à tout rompre, se contorsionne sur scène et électrise la foule.
Les fêlures derrières les outrances
Au gré d’une scène pittoresque, on la retrouve arpentant un sauna gay à la recherche de son amant, encore parée de ses habits de scène, avant de s’égosiller dans un cabaret transgenre. Mais derrière les élans outranciers se terrent de profondes fêlures et ce lâcher-prise n’est qu’un râle expiatoire, une parenthèse éphémère sous le feu des projecteurs.
Car The Rose trimballe un spleen insondable comme on traîne un vieux baluchon. Prise au piège de son succès, elle est devenue le porte-voix de toute une génération, elle qui, il n’y a pas si longtemps, placardait sur les murs de sa chambre les posters de ses idoles. Dans un terrible paradoxe, sa célébrité fulgurante et le culte que des millions de personnes lui vouent n’ont d’égal qu’une accablante solitude. C’est là toute la beauté tragique du film.
De retour dans sa ville natale pour donner un dernier concert, The Rose s’isole dans une cabine téléphonique sur le parking vide de son ancien lycée. Et alors que la ville entière l’acclame, que d’immenses néons à son effigie illuminent le ciel, elle, plus seule que jamais, s’abandonne à d’anciens démons.
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