Après une flambée de nanars, la franchise tente un reboot de l’original. Mais se perd en chemin.
Le retour aux sources était une bonne stratégie : la franchise Predator – gérée sans cohérence depuis vingt-cinq ans entre épisodes épars et cofranchises déglinguées (les Aliens vs. Predator, qu’il vaut mieux oublier) – a tout intérêt à justifier son reboot comme une reconnaissance des erreurs de parcours.
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Il y avait un très bon film au début, signé John McTiernan avec Schwarzenegger en 1987, écho étrange, futuriste et exotique, de son homologue de l’actioner 80’s, Rambo, autant que de la guérilla vietnamienne. Shane Black y tenait un petit rôle (celui de Hawkins). Il y a une symbolique forte à le voir aujourd’hui aux commandes d’un quatrième épisode, et à le voir espérer y reconstituer “l’intimité” (pour le citer) du premier volet.
Mais stratégie et symbolique sont des vœux pieux. A côté de ses pompes, The Predator ressemble à un rebut de cinéma d’action contemporain : un peu de Modern Warfare à drones et commandos privés, un peu de scientifiques de comic books, une tentative de gosse génie spielbergien… mais un éclatement des lieux assez impropre au survival, et des errements narratifs à tiroirs.
Certes, le tableau est bon enfant (la clique pétaradante de soldats post-traumatisés, quelques gags gore) et peu importe sa laideur (mention spéciale au staff terrier de l’espace), mais cette façon de chasser tous azimuts nous dit clairement qu’on ne sait plus bien où se trouve cette satanée source.
The Predator de Shane Black (E.-U., 2018, 1 h 47)
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