Hollywood, cet univers impitoyable. Un peu poussive dans la forme, cette satire d’Altman est sauvée par l’humour du vieux bougre, y compris à son endroit.
THE PLAYER
de Robert Altman, avec Tim Robbins, Dean Stockwell, Greta Scacchi (1991, Etats-Unis, 115 mn)
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
On se souvient du buzz qu’avait provoqué ce film il y a dix ans tout pile au Festival de Cannes. Pensez, une satire d’Hollywood sur la Croisette !
On pouvait anticiper la standing ovation. Et en effet, elle eut lieu (on s’étonne, après ça, qu’Hollywood se fasse tirer l’oreille pour envoyer ses films à Cannes!). Dix ans après, donc, on était curieux de voir comment cette histoire avait vieilli. Ça commence mal. Le fameux plan-séquence d’ouverture de huit minutes qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque fait un peu pitié aujourd’hui. Ce genre de virtuosité est à réserver aux nerds qui établissent le classement de ces exploits comme on collectionne les timbres.
Tant mieux pour eux. Mais ça n’apporte rien ici, ni dramatiquement ni esthétiquement : cela oblige même Altman à des contorsions affreuses du point de vue de la mise en scène. Comme souvent, heureusement, le cinéaste s’en tire avec son humour légendaire : au sein même de ce plan-séquence, quelques-uns de ses personnages citent… leur plan-séquence préféré dans l’histoire du 7e art. Sinon, la satire du monde du cinéma est telle que vous pouvez l’imaginer : panier de crabes, et autres amabilités. L’interprétation est plutôt haut de gamme (on savourera Tim Robbins en producteur infâme), et Altman sait installer un climat (les flics Whoopi Goldberg et Lyle Lovett sont parfaits), un suspens même (mais qui est ce scénariste bafoué qui se venge en envoyant des menaces de mort au producteur ?). Le film ne se prend pas trop au sérieux, et c’est ce qui fait avaler la pilule plus de deux heures quand même.
{"type":"Banniere-Basse"}