The Order, porte d’accès vers l’univers ésotérique et délirant de Matthew Barney.L’”Ordre”, c’est l’ésotérique autorité à laquelle se confronte l’Apprenti, le personnage incarné par Matthew Barney dans Cremaster 3, dernier épisode d’une œuvre-fleuve initiée il y a près de dix ans par l’artiste américain, qui, à sa manière grandiose et délirante , raconte rien […]
The Order, porte d’accès vers l’univers ésotérique et délirant de Matthew Barney.
L' »Ordre », c’est l’ésotérique autorité à laquelle se confronte l’Apprenti, le personnage incarné par Matthew Barney dans Cremaster 3, dernier épisode d’une œuvre-fleuve initiée il y a près de dix ans par l’artiste américain, qui, à sa manière grandiose et délirante , raconte rien de moins qu’une histoire des cultures et de la représentation. Sommet baroque du cycle, cet ultime volet s’ouvre par la torture du héros, transformé en être hybride à la bouche ensanglantée. Commence alors pour lui une période d’initiation chaotique qui se déroule le long des coursives du musée Guggenheim de New York, filmé comme un über-musée, frénétiquement escaladé par Barney ancien champion universitaire de varape , progressant chaque fois d’un niveau vers sa délivrance supposée. C’est sur cette partie du récit que se concentre l’édition DVD de The Order, émanation écourtée et retravaillée de Cremaster 3. Sur son chemin, il croise visions extatiques (les danseuses façon Bunny Girls levant la jambe comme Esther Williams), apparitions plus ou moins maléfiques (les groupes punk Agnostic Front et Murphy’s Law), chimères enjôleuses (Aimee Mullins, athlète mutilée haussée sur des jambes de cristal) et Dieu lui-même, incarné par le sculpteur Richard Serra, occupé ici à jeter de grandes giclées de vaseline liquide. Autrement dit, il n’y est question que de performance, sous toutes ses formes et sous tous les angles, avec une appétence particulière pour tout ce qui évoque de près ou de loin la pénétration. Les images sont d’une beauté et d’une folie éblouissantes, les scènes s’étirent et se répètent jusqu’à en perdre tout sens. Fragment, sans début ni fin, d’un ensemble bien plus délirant encore, The Order peut ainsi jouer au passeur, offrant aux profanes une porte d’accès vers l’univers sans pareil de l’un des plus grands artistes vivants.
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