Découverte d’une disciple de Kore-eda, qui mêle avec brio satire et ligne claire.
Injustement ignoré de nos distributeurs jusqu’à ce quatrième long métrage, ce nouveau talent nippon travaille sur l’intimisme et le quotidien. Il n’est pas étonnant de voir au générique les noms d’anciens collaborateurs de Hirokazu Kore-eda : Nishikawa a été son assistante et il a produit son premier film.
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Elle s’inscrit donc naturellement dans ce courant “ligne claire” peignant le charme discret des classes moyennes et leurs tourments ordinaires. Pourtant, ce n’est pas une simple suiveuse. Elle révèle un tempérament satirique, rendant son approche plus incisive que celle de son mentor. L’acidité de son regard rend plus jubilatoire la rédemption du héros, romancier célèbre et odieux, qui s’envoie en l’air avec une jeunette lorsque son épouse disparaît dans un accident de car avec une amie.
Après ce choc, il va se racheter en s’occupant des enfants du mari de l’amie, un camionneur rustaud. Mais cette métamorphose n’est pas magique ; elle est laborieuse. Contrairement à Kore-eda, qui célèbre les vertus de la vie modeste et de la famille sans insister sur leur contrechamp, Nishikawa, elle, s’amuse à épingler les faux-semblants de la société (voir le tournage assez ridicule d’un reportage télé sur le grand écrivain en deuil). Cet arrière-plan, se teintant d’un léger cynisme en fin de parcours, complète à merveille cette observation pointue de la vie de famille et l’étude de caractère(s).
The Long Excuse de Miwa Nishikawa (Jap., 2016, 2 h 04)
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