Polar néo-fifties scolaire sauvé par Casey Affleck.
The Killer Inside Me est l’adaptation du polar le plus connu (Le Démon dans ma peau) de son auteur, Jim Thompson. Ce roman ultraviolent et fou fascine Hollywood : loué par Kubrick, envisagé à l’écran avec Marilyn Monroe. C’est au (trop) prolifique Michael Winterbottom qu’échoit l’honneur de faire vivre les pensées de Lou Ford, shérif sadique sous son vernis civilisé et bonhomme.
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Le cinéaste peine à dépasser l’exercice de style rétro (années 50, chapeaux texans, BO bluesy au kilomètre). Sa palette délibérément vive de couleurs est plus toc que choc. Winterbottom a un atout de taille : Casey Affleck. Diction traînante, chuintante, gueule d’ange lasse, le regard bas et intense, il a l’opacité idéale seyant à ce qu’aurait dû être le film : la contemplation, hors morale et psychologie, du vide effrayant logé sous le masque de Ford.
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