Découvrez sans plus attendre toutes nos critiques des sorties cinéma de la semaine.
Cette semaine, on redécouvre des piliers de la littérature avec Vous ne désirez que moi et Mort sur le Nil, et on accomplit son devoir de mémoire avec Golda Maria et Great Freedom.
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The Innocents de Eskil Vogt
Comme chez Joachim Trier, l’idée de départ est belle, passionnante, mais contient également tout ce qu’on pouvait reprocher au film de son homologue : cette façon d’envisager le mystère en privant ses spectateur·ices de toutes sortes d’informations de fond pour maintenir le récit ouvert aux multiples interprétations. Par Ludovic Béot.
Vous ne désirez que moi de Claire Simon
L’entretien est entrecoupé d’images d’archives offrant un contrechamp durassien qui se teinte, dans ce contexte, d’une drôlerie et d’une cruauté particulières – sans que la réalisatrice abuse de ce procédé –, et ménage d’autre part des échappées silencieuses, quand l’amie journaliste prend congé – comme d’harmonieux contrepoints à la parole. Quelque part, Duras existe. Et c’est avec le sentiment d’avoir dialogué avec son fantôme qu’on quitte à regret ce très beau film. Par Emily Barnett.
Enquête sur un scandale d’État de Thierry de Peretti
C’est une sorte de documentaire ethnographique sur un certain journalisme (comment il parle, mange, aime, boit), admirablement servi par le behaviorisme placide de Thierry de Peretti (de longs plans de dialogues comme volés en fin de nuit, à la façon d’un Virgil Vernier), certes agressif dans sa manière de pointer les paradoxes de ces enfants autoproclamés d’Albert Londres, mais loin d’être limité à cette charge facile et démago. Par Théo Ribeton.
Golda Maria de Patrick et Hugo Sobelman
Des témoignages d’hommes et de femmes juif·ves sur la tentative d’extermination totale des juif·ves d’Europe par les nazis, il y en a déjà eu beaucoup. Mais celui-ci est particulier. Pourquoi ? Parce qu’aucun individu ou rescapé de la Shoah ne se ressemble, bien sûr. Le dispositif du film est pourtant très simple, mais ce qui fait aussi sa grande force est justement sa rigueur. Par Jean-Baptiste Morain.
Great Freedom de Sebastian Meise
Dans un constant balancier entre le film de prison et la romance, Sebastian Meise parvient à déjouer les clichés attachés à chacun des genres. Là où la prison pourrait être perçue à travers des rapports de violence et de domination, le cinéaste décide d’infiltrer son spectateur pour lui faire vivre la quotidienneté de la vie carcérale, dilatant le temps jusqu’à nous faire oublier le dehors. Par Paul Courbin.
Mort sur le Nil de Kenneth Branagh
Sortant dans un climat de retour en force pour le film d’enquête “à la Agatha Christie”, Branagh se place au centre de la mode et ne rate certes pas tout (au fond, l’enquête se tient très bien, y compris dans les ajouts et réorganisations qu’il se permet), mais occupe la place avec une bourrinerie rehaussée de sucre qui serait difficilement du goût de la romancière. Par Théo Ribeton.
Lettre d’une inconnue de Max Ophüls
Subjuguant le classicisme monolithique du mélo, Ophüls explore des arrière-mondes nettement plus intrigants. D’emblée, le récit est funèbre : quinze ans après son aventure, Stefan rentre chez lui tard le soir à la veille d’un duel. Ses propos sont un parangon de cynisme : “Je me moque d’être tué, mais j’ai horreur de me lever tôt.” Par Gérard Lefort.
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