Al Pacino pathétiquement absent d’un film lui offrant une rédemption en trompe l’œil.
Simon Axler, gloire déchue du cinéma et du théâtre, sombre dans la dépression et entame une cure, médicale d’une part, mais aussi sentimentale, puisqu’il s’amourache d’une jeune femme qui fut jadis une admiratrice (Greta Gerwig) et qui le regarde aujourd’hui avec un mélange de tendresse et de pitié. Sur le papier, il y a là une belle invitation à l’autodérision, et même une audacieuse surface de projection pour tout ce qu’est devenu Al Pacino, à savoir un tragédien fourbu, poussé dans ses derniers retranchements par une carrière chancelante, et dont le style jadis majestueux n’est aujourd’hui plus qu’une série de tocs.
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Hélas, l’idée de The Humbling (qui se traduit par “l’humiliation”) apparaît comme un remède un peu trop facile aux problèmes de l’acteur, une opération de rédemption express forcément douteuse. Même s’il se détourne enfin des polars direct-to-video dans lesquels il s’est laissé aspirer ces dernières années, le souci reste le même. Le film se limite bien vite à cette théâtralité agonisante, ce numéro de cirque qu’est devenu le jeu de Pacino, qui ricoche d’une scène à l’autre avec la même expression d’absence béate, comme obnubilé par sa voix intérieure. Un bien triste spectacle.
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