Biopic musical sur un entrepreneur de cirque : un déluge kitsch et démago.
La promesse de voir la comédie musicale refleurir dans la foulée de La La Land est censée s’accomplir avec ce biopic de P.T. Barnum, entrepreneur de cirque et de freak shows aux Etats-Unis dans la seconde moitié du XIXe siècle. Or pour un renouveau, on peut difficilement faire pire.
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The Greatest Showman concentre tout, vraiment tout, ce qui ne va pas à Hollywood aujourd’hui : un réalisateur de pub, anonyme et servile (Michael Gracey), dont le style ferait passer Baz Luhrmann pour un adepte d’Eugene Green et de musique de chambre ; un casting rutilant mais en roue libre, combinant un vétéran fatigué (Hugh Jackman, sans doute rincé après Logan), une actrice brillante dont on se demande ce qui a bien pu la pousser à embarquer dans cette galère (Michelle Williams), et deux attrape-millennials à qui il devait rester quelques examens de rattrapage pour valider leur maîtrise Disney Channel (Zendaya et Zach Efron – recalés, au fait).
Le plus triste (ou le plus drôle), est la façon dont on y fait passer, au chausse-pied, Mr Barnum pour un champion progressiste et un self-made man visionnaire, gommant ses tendances à l’exploitation forcenée (de ses freaks) et ses penchants pour l’arnaque généralisée. Au rythme où vont les choses, il faut s’attendre un jour à un portrait de Jean-Marie Bigard en grand féministe.
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