« The Beast Pageant », curieux objet participatif

On commençait à se méfier du cinéma participatif après avoir vu David Lynch exploiter à son tour le filon : via son nouveau site, le réalisateur d’Inland Empire en appelle aux dons des internautes pour finaliser le troisième volet d’une série documentaire consacrée… à lui-même. Comble de l’entreprise mégalo (peut-être du happening), chaque contributeur qui fait un don de 50 dollars reçoit en échange un autoportrait de l’artiste (décliné en tee-shirt et en sac à main).

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Mais le cinéma participatif reste l’occasion de défendre des projets plus confidentiels, comme The Beast Pageant, premier long-métrage du duo Albert Birney et Jon Moses, actuellement en dernière phase de post-production. Deux réalisateurs presque inconnus (Albert Birney a emballé quelques vidéos pour le groupe Spinto Band dont il est un ancien membre), et qui tournent sous la bannière de la géniale boîte de production Jubadaba.

Dans The Beast Pageant, il y a Abraham, sorte de geek agoraphobe qui vit reclus dans son appartement, avec pour seul compagnon une machine électronique qui répond à chacun de ses besoins. Jusqu’au jour où un mystérieux cow-boy surgit de son estomac et le conduit dans un monde fantastique peuplé de monstres fleuris et de docteurs fous. Une histoire démente donc, et dont les quelques images dévoilées évoquent autant Guy Maddin que les collages pop du clippeur Ray Tintori (voir sa reprise du thème du magicien d’Oz, Death to the Tinman).

Tourné en 16 mm dans des conditions très artisanales (animation de la machine en stop motion), le premier film d’Albert Birney et Jon Moses est en cours de finalisation (son et effets spéciaux). Les deux réalisateurs ont soumis leur projet à la plateforme Kickstarter et récolté pour l’instant plus de 8000 dollars de dons des internautes. Ils n’ont pas précisé le montant nécessaire pour terminer le film. Pour participer, c’est ici.