Faire jouer du Claudel dans une prison, sortir un texte classique de son cadre d’origine, et lui offrir un nouvel horizon : c’est le défi ambitieux, et parfaitement relevé, de ce metteur en scène venu du théâtre.
Sortir un texte classique de son cadre d’origine, et lui offrir un nouvel horizon : quand Marivaux a-t-il été aussi bien entendu que dans L’Esquive, de Kechiche ? Rédigée en 1890, la première œuvre de Paul Claudel a inspiré à Gilles Blanchard une captivante mise en scène : “Il faut faire jouer Tête d’or dans un stalag, par des prisonniers, entre des barbelés…” Vingt-six détenus, donc, donnant corps à la fureur tragique (régicide, guerres) entre les murs du centre pénitentiaire de Ploemeur. Le projet va bien au-delà de sa vocation thérapeutique (comprendre et désamorcer les enjeux du pouvoir, de la violence) grâce à un très beau partage des forces : consolidation des figures tragiques par l’histoire secrète de chacun ; émergence d’une intériorité rendue possible par la langue. En guest-star, Béatrice Dalle, dont l’arrivée en princesse déchue au milieu de tous ces bad boys confine au trait de génie.
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