Quatrième opus décevant de la guerre contre les machines.
Lorsque le jeune et peu expérimenté James Cameron invente en 1984 une histoire alambiquée à base de paradoxe temporel, où un père vient du futur concevoir un fils qui sera ensuite son aîné, il prend soin de creuser plusieurs décennies entre le monde présent (le New York des années 80) et celui de l’après-apocalypse, dominé par les machines (2018). Aujourd’hui, le présent et le passé se touchent presque. Et on pourrait imaginer qu’un cinquième Terminator sorte en 2018, date à laquelle John Connor rencontre celui qui deviendra dans le passé son père.
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C’est en tout cas dans ce futur barbare décrété par le film que se déroule presque entièrement ce nouvel opus. Nous voici donc sur une Terre qui ressemble dans son ensemble à un champ de bataille irakien et où des petits groupes humains éparpillés tentent de résister à l’hégémonie des machines. Cette façon de casser le concept de la série, qui se passait toujours dans le monde d’avant la prise de pouvoir des robots, est certes audacieuse, mais elle ne produit pas grand-chose, sinon un film de guerre assez peu inspiré, dans le désert, qui nous prive du bonheur de voir, comme dans les précédents, l’espace urbain familier dévasté par les courses-poursuites entre robots. De fait, visuellement, le film est très décevant, à commencer par une photographie blanchâtre et saturée (genre Les Rois du désert de David O. Russell) un peu passée de mode. Il pille aussi sans vergogne dans les blockbusters de ces dernières années (l’épuisette à humains remplie par des titans d’acier de La Guerre des mondes).
Il comporte quand même quelques belles idées, comme la scène émouvante où un robot qui se prend pour un humain découvre avec horreur lorsqu’on l’éventre qu’il ne meurt pas et que son ossature est en acier. Ou encore le stupéfiant retour d’un Terminator premier modèle. Le temps d’une scène, Christian Bale s’empoigne donc avec un jeune Schwarzenegger, sûrement un acteur à cagoule verte sur lequel on a accolé le visage de Schwarzy début 80’s. L’effet est sidérant. Dans Terminator 3, le vieux bodybuilder luttait contre l’effondrement de son corps pour pouvoir incarner une machine qui censément ne vieillit pas. Un verrou a sauté. Grâce aux derniers progrès du numérique, il est désormais acquis que le Terminator pourra vivre de nouvelles aventures avec son visage d’origine, préservé à jamais, et ce bien après la disparition du gouverneur de Californie.
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