La success story d’une ado qui se rêve en pop star. Un clip géant et glossy à voir au second degré.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Produit dans la foulée de La La Land et ses mélopées sur l’échec et les illusions perdues, Teen Spirit pousse à fond les curseurs du film musical, à l’inverse, plein des promesses d’une success story.
Violet, une adolescente issue d’un milieu pauvre, serveuse la nuit, s’inscrit à une télé-crochet pour réaliser son rêve et devenir une pop star. La bonne idée du film (premier long métrage de Max Minghella, fils d’Anthony et acteur dans The Handmaid’s Tale) est d’ancrer, non sans malice, cette histoire de Causette croisée avec Taylor Swift, sur l’île de Wight, spot du légendaire festival de 1969.
La toile sociale d’ultra-précaire de Teen Spirit serait comme la faillite de cette ère hippie idéale que vient incarner une sorte de vieux saltimbanque alcoolique, mentor dépenaillé de cette wannabe.
Ces points de bizarrerie contrebalancent un scénario par la suite plutôt convenu, avec son alternance de show euphoriques et de bad existentiels, orchestrant une montée de hype dans le business, forcément cruel, de la pop, à travers moult filtres flashy.
Pour une fois, la fausse innocence de Fanning ne sert pas cette ambition opaque qui était la sienne chez Nicolas Winding Refn, et sa libido d’actrice repose entièrement dans l’exécution de ces numéros de chant, dont elle se sort pas mal, mais finissant par enfermer le film dans un tunnel de performances glossy et clipesques.
Teen Spirit avec Elle Fanning, Zlatko Buric, Rebecca Hall (E.-U., 2018, 1h32)
{"type":"Banniere-Basse"}