Luís, VRP portugais au tempérament fantasque, est poussé à la retraite. Une comédie revigorante ponctuée de séquences musicales.
C’est en plein dans les codes d’un certain “lusitanisme” que les longs métrages de João Nicolau sortis en France ont tiré jusqu’ici leur épingle du jeu. Des balades fantaisistes, mentales, vacancières, érotisantes, hybridant l’actuel avec des envies de voyage dans l’espace ou le temps : l’odyssée pirate du héros de L’Epée et la Rose (2011), la Mélanésie primitive de John From (2015).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Technoboss, le dernier en date, se risque à sortir de cette zone de (relatif) confort : pas ou peu de peaux brunies ni de rêverie estivale dans ce journal de bord de VRP, assurant de ville en ville le commerce et la maintenance d’un système d’alarme.
L’absurde kaurismakien, l’errance porumboiuenne
Comédie musicale lo-fi, puisque saupoudrée de séquences chantées en voiture (des mélodies pop généralement attachantes, parfois même un peu plus que ça), Technoboss traîne en longueur mais réussit un beau portrait d’homme en déclin, bientôt expulsé (la préretraite plane dans l’air), sauvé par un tempérament fantaisiste.
https://www.youtube.com/watch?v=YYD4j_Ktu1A
Sur les espaces anonymes de cette vie de commerce et d’autoroute (aires de repos, hôtels, bureaux), le soleil darde toujours, mais le climat est trompeur : on vogue en vérité moins le long des côtes portugaises qu’en direction d’autres contrées connues – l’absurde kaurismakien, l’errance porumboiuenne. Initialement prévu en salles, finalement lancé sur le tout jeune service VOD du distributeur Shellac, indéfectible soutien du cinéma d’auteur portugais, Technoboss est peut-être moins lusitanien qu’il n’en a l’air.
Technoboss de João Nicolau, avec Miguel Lobo Antunes, Luísa Cruz, Américo Silva (Port., 2019, 1h52). En VOD sur shellacfilms.com/vod
{"type":"Banniere-Basse"}