Takeshi Kitano, acteur et réalisateur japonais culte, vient d’être choisi pour incarner l’un des rôles clés de l’adaptation de Ghost In The Shell au cinéma. Si il s’agit au premier abord d’une bonne nouvelle, ce choix laisse perplexe sur les intentions de Dreamworks, le studio aux manettes du film.
Takeshi Kitano, l’incroyable acteur/réalisateur/producteur japonais, professeur sadique dans Battle Royale, yakuza fatigué dans Sonatine, samouraï aveugle dans Zatoichi, jouera dans l’adaptation « live » du manga Ghost In The Shell, produite par Dreamworks. Il y incarnera le rôle de Daisuke Aramaki, l’un des personnages les plus importants de l’univers imaginé par Masamune Shirow dans les années 90.
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Ghost In The Shell est un monument du genre Cyberpunk. Le manga, puis les deux films d’animation et les séries qui en ont découlé, suivent le parcours de la Section 9, une branche des services secrets japonais qui a pour tâche de contrecarrer des « cyber-attaques » terroristes et de déjouer des complots usant de moyens technologiques très avancés pour arriver à leurs fins. La transformation de l’humanité et l’augmentation de ses capacités, grâce à des implants robotiques, est l’un des thèmes centraux de l’oeuvre originale. Les questions éthiques et philosophiques qui découlent logiquement de ces changements sont très régulièrement posées au fil des chapitres/épisodes/scènes.
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Scarlett Johansson choisie pour le rôle principal
Daisuke Aramaki, qui sera donc joué par Kitano, est le chef de la Section Neuf. Le fait que l’acteur soit casté pour un rôle dans ce film est au final assez surprenant. L’un des personnages les plus importants de l’univers, Motoko Kusanagi, agent de choc et femme augmentée, japonaise à l’origine, sera jouée par Scarlett Johansson. Deux autres personnages, non Bancs dans l’oeuvre originale, seront interprétés par Michael Pitt et Pilou Asbæk. Comme le fait remarquer le site Ain’t Cool News, il n’est pas impossible que la nature même de la Section 9 soit modifiée pour justifier ces choix de casting, qui sont très mal passés lors de leur annonce.
Dreamworks avait été accusé de pratiquer ce que l’on appelle généralement le « white-washing », le fait choisir des acteurs blancs pour incarner des personnages qui ne le sont pas à l’origine. Une pétition demandant au studio de cesser cette pratique a regroupé près de 65 000 signatures à ce jour. John Oliver a récemment consacré un segment de son émission Last Week Tonight With John Oliver au white-washing, pratique très ancienne qui continue encore aujourd’hui. Exodus de Ridley Scott, sorti en 2014, avait particulièrement fait parler de lui à ce sujet. Le film, qui mettait en scène l’histoire de Moïse, ne comportait quasiment que des acteurs blancs caucasiens dans les rôles principaux.
Un choix intéressant qui laisse tout de même perplexe
L’ajout d’un acteur aussi remarquable que Takeshi Kitano est forcément une bonne nouvelle mais laisse néanmoins perplexe. Est-il possible que le studio ait écouté les fans et décidé de changer son fusil d’épaule pour ne pas être accusé de vouloir blanchir à tout prix l’univers de Ghost In The Shell ? Il est pour l’instant difficile de savoir s’il s’agit d’un pur calcul politique ou d’un choix artistique prévu de longue date.
Ghost In The Shell n’est pas le premier manga à être menacé de white-washing. Akira, bande-dessinée puis film d’animation culte, est entré dans le collimateur d’Hollywood dans les années 2000. L’intrigue post-apocalytpique, sensée se dérouler à Tokyo, devait être déplacée à New York. Le projet a été maintes fois arrêté puis relancé. Un grand nombre de fans s’étaient inquiétés de voir l’univers si singulier de Katsuhiro Otomo transformé de cette façon.
L’adaptation de Ghost In The Shell sortira le 31 mars 2017.
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