Michael Mohan signe, avec “Immaculée”, un film d’horreur pittoresque, satisfaisant, mais pas remarquable.
It-girl du moment, Sydney Sweeney, révélée dans Euphoria, s’aventure, le temps d’une coproduction americano-italienne, sur le vieux continent et troque son costume de vacancière (Tout sauf toi, sorti en janvier dernier) pour celui de nonne, dont le chasuble finira moins immaculée que le titre du film le laisse entendre.
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Elle y incarne Cecilia, jeune religieuse américaine, qui s’installe dans un couvent isolé de la campagne italienne. On s’en doute, son séjour s’avérera moins chaleureux qu’escompté, et Cecilia découvre vite que sa nouvelle demeure abrite un sinistre secret.
Carte postale horrifique
Une jeune américaine prisonnière d’un couvent lugubre, des vieilles femmes édentées et séniles qui bredouillent des prières en latin, des portes qui grincent, une crypte à l’accès interdit, un prêtre creepy, et quelques envolées d’orgue : Immaculée déploie toute la panoplie du safari tour horrifique dans la vieille Europe catholique, pour un résultat forcément convenu, mais pas déplaisant pour autant.
D’abord parce que Sydney Sweeney prouve toute l’étendue de son talent, incarnant à merveille la “final girl” d’un film d’horreur qui glisse doucement, mais sûrement vers le slasher, voire le survival dosé en hémoglobine. Ensuite parce que le dernier tiers d‘Immaculée atteint des sommets horrifiques qu’on ne lui soupçonnait pas, notamment dans une dernière scène assez ahurissante, éprouvante pour les rétines et les tympans, qui renoue avec la nature déviante, et branchée sur courant alternatif, d’un cinéma d’horreur résolument bis, dont les excès gores provoquent conjointement la terreur et l’hilarité.
Dommage que la mise en place du film – à savoir ses deux premiers tiers –, sorte d’émule ecclésiastique de Suspiria, la maestra d’Argento en moins, ne parvienne à poser l’ambiance oppressante et claustrophobe du film autrement qu’en enquillant des jumpscares, fatigants à la longue.
Plus à l’aise avec les envolées gores que l’horreur atmosphérique, Michael Mohan signe un honnête film d’horreur, qui fonctionne véritablement que lorsqu’il assume sa nature de série b.
Immaculée de Michael Mohan, avec Sydney Sweeney. En salle le 20 mars 2024.
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