Ce premier film, qui possède les stigmates du jeune cinéma indépendant américain, commence par agacer (clins d’oeil parodiques à Tarantino et Scorsese) pour finalement séduire grâce à son scénario et à son interprétation, voire sa mise en scène qui devient vers la fin personnelle et juste. Sur le modèle des Vitelloni, Swingers suit une bande […]
Ce premier film, qui possède les stigmates du jeune cinéma indépendant américain, commence par agacer (clins d’oeil parodiques à Tarantino et Scorsese) pour finalement séduire grâce à son scénario et à son interprétation, voire sa mise en scène qui devient vers la fin personnelle et juste. Sur le modèle des Vitelloni, Swingers suit une bande de jeunes adultes mâles très immatures à Los Angeles, dans leurs virées en voiture, de fêtes dans les bars, à la recherche maladive de filles à séduire ou du grand amour. Un des garçons du groupe se remet mal d’une rupture et glisse vers la névrose, incapable de renouer des liens affectifs avec les femmes. Et le film, qui débute comme une comédie branchée anodine, parvient peu à peu à capter avec une vérité imparable la médiocrité et le désespoir caché de personnages englués dans une existence sociale humiliante (acteurs au chômage ou réduits à des participations dans des pubs) et une vie sentimentale et sexuelle sinistrée. Plus d’une fois, le rire provoqué par la maladresse des protagonistes se fige en un rictus, et l’émotion, au départ improbable, naît. Swingers réussit à transformer la banalité apparente de son sujet en une remarquable étude psychologique.
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