Aventures en pédalo. Humour british mêlé de provoc dadaïste.
Après s’être aventuré dans la fiction avec des projets un peu incongrus, Andrew Kötting revient à ce qui lui a le mieux réussi : le documentaire. Un type de documentaire très particulier, qui tient à la fois de l’essai poétique et du voyage picaresque.
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Le premier du genre fut Gallivant, balade débridée autour de la Grande-Bretagne. Cette fois, il repart en vadrouille avec l’écrivain Iain Sinclair. Ils navigueront de la côte sud de l’Angleterre jusqu’à Londres sur un pédalo en forme de cygne. “Les cygnes sont des bêtes ridicules. Un pédalo aussi, c’est ridicule. Et deux types assis dans un pédalo, c’est plutôt absurde. (…) Personne ne vous prend au sérieux quand vous êtes à bord d’un cygne géant.”
L’idée n’étant pas tellement de provoquer, mais d’inciter les gens rencontrés sur le chemin à la familiarité, en jouant sur le ridicule et en faisant l’inventaire de toutes sortes de références liées au contexte (le cygne lui-même étant un running gag).
Film-collage composé d’images disparates, salies, surexposées, pleines de scories, Swandown est aussi, accessoirement, une performance artistique, une farce dadaïste, à laquelle sont associés toutes sortes d’artistes et d’intellectuels – comme le scénariste de BD Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta). De temps à autre ils remplacent Iain Sinclair, copilote de Kötting, sur le pédalo.
A cela s’ajoute le charme réel du voyage sur les canaux, parmi les herbes, près des pêcheurs à la ligne et des fiers bateliers. Lequel voyage est par dérision comparé au Fitzcarraldo de Werner Herzog (épopée d’un navire à travers l’Amazonie), dont des extraits sonores émaillent le parcours. Mais ce pied de nez esthétique et amusant est surtout dans la lignée de Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome, classique humoristique du voyage sur la Tamise.
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